samedi 14 mars 2015

La maison en chocolat de Claudio Cerdàn

Date de parution: Octobre 2012
Éditions: Sol y Lune
Nombre de pages: 204 pages


Quatrième de couverture:  Le jour de ses sept ans, Milagros, qui attend dans la rue son père parti chercher un hypothétique travail, suit une inconnue qui lui a promis un bonbon. Au coeur d'une Barcelone misérable, la petite disparaît dans l'indifférence. Orpheline de mère, elle est heureuse d'en avoir trouvé une. Son compagnon d'infortune, Pepito âgé de huit ans, est, lui, terrifié : « C'est une sorcière qui mange les enfants, lui dit-il. » Mais Milagros ne connaît pas d'histoire sans fin heureuse. Roman noir, très noir, cette histoire est inspirée d'un fait divers qui mit l'Espagne du début du siècle dernier en émoi. Une histoire bouleversante et révoltante, racontée du point de vue innocent d'une fillette qui vit dans son monde, sans comprendre celui des adultes et qui rêve d'une mère, dont elle ignore presque tout.


Mon avis: Un roman noir écrit à la manière d'un conte cruel et intelligemment pensé.

La petite Milagros vit seule avec son père dans la ville de Barcelone. Tous les deux vivent une grande misère, bien souvent le père se sacrifie pour pouvoir nourrir sa fille. Et tous les jours il cherche du travail mais rien ne se présente. Le début du texte est centré sur sur ce lien père-fille. Un lien vraiment touchant car ce père est un bon père. Il aime son enfant et on sent qu'il ferait tout pour elle. Tous les soirs, il lui raconte une histoire, bien souvent un conte. Si bien que la petite en connait des tas. 
Milagros est une petite fille très attachante. Malgré la dure réalité dans laquelle elle grandit, elle parvient à conserver son innocence. Elle a un côté très pur et très doux. Pourtant, la vie ne l'a pas épargnée: elle n'a jamais connue sa maman. Son esprit d'enfant n'arrive pas à réaliser et à comprendre ce que signifie la mort. Elle grandit donc dans une sorte d'illusion.

Dès lors, on comprend mieux comment la femme, la "sorcière" comme dit Pepito, arrive à l'entrainer avec elle. Ce jour Milagros attend son père sur le trottoir qui est allé chercher du travail. Cette femme se présente à elle et l'oblige à venir avec elle, dans son appartement. Là-bas, Milagros trouve comme une nouvelle mère car c'est comme cela que la femme se présente, comme étant sa mère. Quelle joie alors d'en avoir une! Ce manque, cette absence est vraiment touchant. C'est une enfant qui vit un peu dans son monde et elle mettra beaucoup de temps avant de comprendre que cette femme n'est pas aussi bonne qu'elle le pense. 

Dans l'appartement, elle fait la connaissance de Pepito, un garçon qui a été enlevé lui aussi. Milagros ne veut pas entendre ou comprendre ce que lui dit son frère d'adoption. Cette femme est un monstre, elle tue des enfants....

Un livre que j'ai trouvé brillamment construit. Vraiment intelligent. A la manière d'un conte, comme ceux qu'affectionne Milagros, cette histoire sombre et noire m'a glacée d'horreur. Rien n'est jamais dit de façon crue ce qui fait que notre imaginaire est mis à rude épreuve. Quand on sait que ce livre est tiré d'un fait divers cela rajoute encore un degré à la monstruosité du personnage. Une femme qui donnait des enfants innocents à la prostitution et qui les tuaient quand ils devenaient trop dérangeants. 

Je pense que pour apprécier vraiment ce livre il faut déjà avoir une bonne idée de la noirceur qui y règne. Si on s'y attend alors on ne peut que l'aimer. De plus, la fin possède une surprise, de taille qui m'a scotchée. Bravo à l'auteur pour ce dernier rebondissement que je n'aie pas vu venir.  


 ♥ ♥ ♥ ♥
  Je tiens à remercier les éditions Sol y Lune pour cette lecture et ce partenariat.
 
Un mot sur l'auteur: Claudio Cerdán, auteur de La maison en chocolat est né à Yecla, 1981. Licencié de sociologie à l’Université d’Alicante (Espagne), travaille comme écrivain et scénariste. Jeune plume,  il a déjà publié en Espagne les romans fantastiques El Dios de los Mutilados (Equipo Sirius, 2008) et Cicatrices (Equipo Sirius, 2010). Il s’initie au roman noir avec El país de los ciegos (Ilarión, 2011) et se voit finaliste des prix Lengua de Trapo de Novela et du Prix Silverio Cañada du premier roman noir, lors de la Semana Negra (Gijón). Avec ce même roman, il est le gagnant du Prix Novelpol du meilleur roman noir 2012.

5 commentaires:

  1. Très belle chronique, je ne connais pas le livre mais pourquoi pas ton avis est tentant.

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  2. Je ne connaissais pas du tout mais ta chronique donne très envie de le découvrir :)

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  3. Je ne connaissais pas du tout ce titre avant de lire ton billet. Par contre, je pense qu'il est trop noir pour moi...

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Merci pour votre passage sur le blog!